La rue, lieu de sociabilité ?

Peut-on parler d’une sociabilité spécifique à cette notion polysémique qu’est la rue ? De l’antiquité à nos jours, les réponses s’articulent autour de trois thèmes majeurs : le rôle du paysage urbain, les pratiques sociales, et l’imaginaire politique, religieux et festif. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage éclairent toutes les ambiguïtés du sujet, conséquences des multiples fonctions, usages et représentations de la rue à travers les âges.
Dans l’espace collectif, productif de mémoire, la sociabilité ne va pas de soi, parce que l’homme de la rue, par un subtil jeu de distance et de proximité, est partagé entre la « territorialisation de soi » et le « rituel d’interaction ». Lieu d’apprentissage de l’autre, de reconnaissance sociale et d’intégration, la rue est aussi symbole d’exclusion et espace de régénération individuelle, d’individualité solitaire. Lieu subversif de désordre, de confusion sociale, de mauvaise réputation, la rue n’en est pas moins régulée, hiérarchisée, appropriée, rythmée. Rue démocratique et contestataire, mais investie et maitrisée par le pouvoir.
Espace de contact, puis de spectacle et de classe, aujourd’hui espace de circulation, la rue n’est-elle pas menacée de mort, mort physique et imaginaire, par l’urbanisme contemporain ? Elle n’en reste pas moins un lieu d’observation idéal des formes du lien social, donc des types de sociabilité, des rapports privé-public, intérieur-extérieur.

28,97 €